L’histoire des grès MOUGIN débuta en 1897 dans un petit four
d’emprunt, à PARIS, impasse du Corbeau. Joseph MOUGIN et Charles LEMARQUIER,
alors tous deux sculpteurs, firent leur première cuisson de grès au grand feu,
sans aucune connaissance particulière et animés seulement par la passion et
l’extraordinaire enthousiasme de Joseph. Premiers essais désastreux, ils emménagèrent
rue Dareau à MONTROUGE en 1898, dans un atelier mieux adapté où ils
construisirent avec l’aide de Pierre MOUGIN (1880-1955) un four de type
chinois. Ceci leur permit d’exposer leurs premiers travaux à l’Exposition
Universelle de PARIS en 1900. Conscient de son manque de connaissances, Joseph
fréquenta la manufacture de Sèvres en 1901 en tant qu’auditeur libre. Cette
même année, LEMARQUIER abandonna; la mise à disposition d’un nouveau
lieu rue de la Quintinie à VAUGIRARD fut décidée. Les deux frères s’associèrent.
Ils bénéficiaient alors de l’amitié et de l’aide de Victor PROUVE,
rencontré en 1892 et, surmontant d’innombrables problèmes, ils parvinrent
enfin aux résultats espérés. Ernest WITTMANN, Louis MAJORELLE, Pierre ROCHE,
Victor PROUVE, RIVAUD, CASTEX, FINOT et d’autres, leur confièrent l’édition
de plusieurs de leurs oeuvres et, en 1905, ils furent enfin reconnus avec une
"première mention" au Salon des artistes français. En 1906 ils
retournèrent à NANCY, rue de Montreville, ce que Joseph considéra à la fin
de sa vie comme une erreur. Dès lors, plusieurs expositions couronnées de prix
ou de titres honorifiques se succédèrent. En 1919 ils commencèrent les
recherches sur les décors gravés et géométriques, et, en 1923 Joseph signa
un contrat de collaboration avec la faïencerie KELLER ET GUERIN à LUNÉVILLE.
Ce contrat prit fin en 1933. En 1925, il obtint le grand prix de la céramique
d’art à l’Exposition des arts décoratifs. En 1934, Pierre cessa ses
activités et Joseph, de retour à NANCY, porta ses recherches exclusivement sur
l’émail, avec la participation de sa fille Odile. Entre céramique et
peinture, son art fut alors proche de l’expressionnisme abstrait. Il effectua
sa dernière cuisson en décembre 1950, la relève étant assurée par Odile et
François MOUGIN. |